La Chambre

REP en Pologne : le monde économique plaide pour l’écomodulation et la transparence – la voix de L’Oréal à l’EFNI

Lors de l’EFNI, un appel à une REP « intelligente » s’est fait entendre : des redevances plus élevées, oui, mais avec écomodulation et transparence.

À l’occasion du Forum européen des nouvelles idées (EFNI), les échanges ont porté sur la manière dont les réglementations environnementales peuvent à la fois accélérer la transition verte et préserver la compétitivité économique. L’un des thèmes centraux a concerné la loi sur la responsabilité élargie du producteur (REP), transposant la directive européenne sur les déchets, et la question clé suivante : le système encouragera-t-il réellement le recyclage et l’innovation, ou se traduira-t-il principalement par une hausse des coûts ?

 

Blanka Chmurzyńska-Brown, Public Affairs Director chez L’Oréal Poland & Baltic HUB, a présenté la position du monde économique face au projet actuel de REP. Selon elle, la proposition – inspirée du modèle hongrois – apparaît inefficace et coûteuse, sans garanties suffisantes quant à la gestion transparente des fonds prélevés auprès des producteurs. Le risque ne tient donc pas uniquement au niveau des redevances, mais surtout au mécanisme lui-même, qui pourrait ne pas se traduire par une amélioration réelle du système de gestion des déchets.

 

L’écomodulation plutôt qu’une « taxe sur les emballages »

La prélegentière a souligné que L’Oréal Pologne ne s’oppose pas à des redevances plus élevées, mais plaide pour un système fondé sur les principes de l’écomodulation. Il s’agit de solutions qui récompensent les entreprises investissant dans des emballages facilement recyclables ainsi que dans des modèles de conception et de logistique plus durables. Le message est clair : il ne s’agit pas de pénaliser tous les acteurs de manière uniforme, mais de valoriser ceux qui réduisent effectivement leur impact environnemental.

 

Alignement avec les objectifs de l’UE et la stratégie L’Oréal for the Future

Blanka Chmurzyńska-Brown a également mis en avant la dimension stratégique des changements proposés, en soulignant que l’écomodulation soutient la réalisation des objectifs européens et s’inscrit pleinement dans le programme L’Oréal for the Future, axé sur la neutralité climatique et le développement de l’économie circulaire. Dans cette perspective, la réglementation devrait renforcer la transformation du marché, plutôt que créer des incitations à une conformité minimale « au moindre coût ».

 

Cap vers des solutions européennes modernes et la préparation au PPWR

L’intervention a aussi insisté sur l’enjeu de compétitivité : selon la prélegentière, les dispositions polonaises devraient s’orienter vers des solutions européennes modernes qui ne pénalisent pas les innovateurs, mais soutiennent les entreprises investissant dans l’écologie. Seule une telle approche permettra une mise en œuvre efficace du futur Packaging and Packaging Waste Regulation (PPWR) et une transition réelle vers une économie circulaire.

 

Enseignements pour les entreprises

  • La REP doit être un système d’incitations, et non uniquement un instrument de hausse des redevances – l’écomodulation doit récompenser les emballages plus performants.

  • La transparence dans l’utilisation des fonds est une condition essentielle de la confiance du marché et de l’efficacité du système.

  • Les réglementations ne doivent pas pénaliser les innovateurs, au risque de freiner les investissements dans la recyclabilité et l’économie circulaire.

  • La préparation au PPWR exige une cohérence réglementaire dès aujourd’hui afin d’éviter des ajustements coûteux à court terme.

  • Transition verte et compétitivité peuvent aller de pair si le système valorise des progrès environnementaux réels.

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