La Chambre

Investissements locaux par des acteurs internationaux - Rapport sur le débat de la CCIFP au Forum économique de Karpacz

Le deuxième débat de la CCIFP au Forum économique de Karpacz a porté sur les investissements des entreprises à capitaux étrangers et leur rôle dans l’écosystème économique polonais.

 

Ont participé à la discussion, Waldemar Buda, Ministre du développement et de la technologie, Marek Lipka, Vice-président du conseil d'administration, Directeur commercial et de la chaîne d'approvisionnement de Carrefour Polska, Adam Ponichtera, Directeur national du groupe Data4, Jacek Byrt, Associé à la tête du département de conseil financier de Mazars Polska, Tomasz Dreslerski, Directeur du secteur des grands comptes d'Orange Polska et Fabrice Audan, Président de la CCIFP et PDG de Wyborowa Pernod Ricard.

Fabrice Audan, président de la CCIFP et Wyborowa Pernod Ricard, a souligné que les entreprises français sont impliquées dans le développement de l’économie polonaise depuis de nombreuses années et qu’en tant que partenaire à long terme, elles se concentrent sur le réinvestissement et le développement. Actuellement, plus de 1100 entreprises dotées d’un capital français ont créé près de 200 000 emplois et ont investi en Pologne plus de 88 milliards de PLN.

Waldemar Buda, Ministre du développement et de la technologie, place le développement de l'économie sur la base de différentes directions. Il a souligné que les entreprises à capitaux étrangers emploient 2 millions d’employés en Pologne, soutiennent le commerce polonais et développent les relations d’exportation. En plus, la Pologne devrait devenir un point de départ pour les investissements en Ukraine, y compris pour les entreprises étrangères. L’emplacement stratégique de notre pays est très important  du point de vue, entre autres, de la logistique et des chaînes d'approvisionnement. Ainsi, dans un certain temps, la Pologne pourrait être profondément impliquée dans la reconstruction de l'Ukraine. Donc, selon le ministre, un investissement en Pologne est un investissement dans les marchés de l'Est.

Adam Ponichtera, Country Manager Data4 Group, a évoqué les raisons pour lesquelles la Pologne a été choisie comme site pour la construction d'un centre de données moderne. Il s'agit de l'un des plus gros investissements français de ces dernières années, qui représentera plus d'un milliard de PLN. Cette décision est liée à la bonne situation économique, au montant des investissements et à l'accès à des travailleurs qualifiés. La Pologne possède également un grand potentiel en matière de production alimentaire. Marek Lipka, vice-président de Carrefour Pologne, a parlé du potentiel de la Pologne dans le secteur agroalimentaire mais pour qu'il se développe, il faut une chaîne d'approvisionnement courte. C'est la clé du succès de la Pologne, car il est possible de répondre aux besoins du marché intérieur dans ce domaine, ainsi qu'aux produits destinés à l'exportation. Notre pays a une énorme opportunité de construire de nouvelles chaînes logistiques et de devenir ainsi un hub de transport en Europe et dans le monde. Par ailleurs, comme l'a souligné Marek Lipka, le secteur des PME, avec lequel Carrefour travaille depuis plus de 10 ans, doit être renforcé. Comme réponse aux défis de l'époque actuelle et à la situation précaire des détaillants, il donne l'exemple de la coopération en franchise, que Carrefour développe avec près de 400 magasins. 

Le thème des télécommunications et des technologies de l'information a également été abordé lors du débat. La Pologne investit deux fois moins de fonds dans ce secteur que la moyenne de l'UE. Outre les investissements d'entreprises telles qu'Orange, le gouvernement doit également apporter un soutien et des incitations supplémentaires. Cela vaut la peine de soutenir ledit secteur, car chaque année, Orange effectue des achats pour un montant de 4,8 milliards de PLN en Pologne et 80 % des fournisseurs de la société sont des entreprises polonaises de toutes tailles. En outre, selon Tomasz Dreslerski d'Orange Pologne, aujourd'hui, de plus en plus de dispositifs se connectent au réseau. Le Covid-19, ayant multiplié par 200 le nombre de transferts ou d'envois de SMS, il a fallu rapidement équiper un certain nombre de sites en infrastructures. Pour cette raison, le déploiement des réseaux 5G doit être accéléré afin de ne pas surcharger le système. Les télécoms savent comment mettre en œuvre et développer la technologie, mais l'administration doit également agir.

Les sources d'énergie renouvelables constituent aussi actuellement un défi majeur pour les économies de l'Union européenne. Le thème de l'énergie nucléaire a également été abordé dans ce débat, tout comme dans la discussion sur la transition en période de crise énergétique. Selon Jacek Byrt, de Mazars Pologne, les Français, les Américains et les Coréens sont dans le coup en ce qui concerne l'atome, et le potentiel de coopération entre la Pologne et la France est bien plus important que ce qui est exploité actuellement. Nous devons mieux nous comprendre, parler davantage et réfléchir aux investisseurs qui nous intéressent. La base du changement pourrait être, par exemple, des industries basées sur de nouvelles technologies.

Le ministre Waldemar Buda a annoncé lors du panel la création d'une ligne directe entre le lieu de production de l'énergie renouvelables et l'installation industrielle qui utilise cette énergie. Cette solution (unique en Europe), permettra d'utiliser l'énergie pour ses propres besoins sans le système traditionnel d'achat et de vente. C’est l’une des solutions proposées par la CCIFP dans le cadre du Livre blanc. En plus, le thème récurrent est la facilitation des procédures, qui est, selon Adam Ponichtera, nécessaire pour accélérer les processus d'investissement. Les entreprises disposent du capital nécessaire pour développer des projets tels que l'énergie verte. Tout ce dont ils ont besoin, c'est, selon Ministre,  d'un soutien administratif, ce qui peut être difficile compte tenu des changements imposés par les pandémies, la guerre et l'inflation. Selon le ministre Buda, il est donc difficile de parler de stabilité, également dans le domaine de la législation. Jacek Byrt toutefois souligne que les entreprises s'étaient rapidement adaptées aux changements imposés par la pandémie et avaient modifié leur organisation.

Fabrice Audan ajoute qu'il faut arriver à un moment propice: à la fin de la guerre, de la crise et de l'inflation, où ensemble, la Pologne et la France peuvent continuer à se développer. La paix, la tranquillité, le dialogue, la compréhension mutuelle et la coopération sont nécessaires au développement.

Une nouvelle réindustrialisation en Europe nous attend. La Pologne se développera avec la France et la France avec la Pologne. Nos relations seront renforcées pour construire les partenaires transeuropéens plus que la coopération mondiale, afin de maintenir la compétitivité de l'Europe dans le Monde. - a conclut le Ministre du développement et de la technologie, Waldemar Buda.

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