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Les entreprises réduisent leurs coûts et cessent d'investir mais la récession ne touchera pas tout le monde

80% des entreprises s'attendent à une baisse des résultats financiers à la fin de l'année et près de 90% ont noté une diminution des ventes.

Le retour aux niveaux des ventes d’avant la pandémie sera possible dans 6 à 12 mois au plus tôt, bien que certaines industries prévoient une récession en 2021 seulement. Généralement, les entreprises se défendent contre la faillite en réduisant les coûts, principalement ceux qui ne sont pas liés à leur activité principale et ne traitent les suppressions d'emplois qu’en dernier recours.

Du 10 au 24 juin, la Chambre de commerce France Pologne (CCIFP), en collaboration avec les chambres bilatérales membres du International Group of Chambers of Commerce (IGCC), a mené une enquête auprès des entreprises polonaises et étrangères sur l'impact de la pandémie sur les affaires en Pologne. Ses résultats ont été comparés à une enquête similaire menée par la CCIFP lors de l'introduction des premières restrictions. Cela a permis de confirmer si les inquiétudes de l'époque persistent et d'identifier les principaux problèmes rencontrés par les entrepreneurs au cours des trois derniers mois.

Les résultats de l'enquête de juin montrent que près de 90% des entreprises ont enregistré une baisse de leurs ventes et pas moins de ¼ des personnes interrogées ont déclaré des baisses supérieures à 25%. Cette situation est due non seulement à la fermeture temporaire des magasins ou à la baisse des dépenses des consommateurs, mais aussi à l'incertitude qui règne sur le marché et à la suspension des dépenses des entreprises, ce qui a entraîné une baisse du chiffre d'affaires dans le segment B2B et dans tous les services aux entreprises - déclare Monika Constant, directrice générale de la Chambre de commerce France Pologne (CCIFP). Par rapport à l'enquête du mois de mars, la plupart des entreprises sont désormais en mesure de déterminer le niveau des baisses et peuvent donc commencer à prendre des mesures concrètes et à mettre en œuvre des changements dans leur stratégie commerciale pour les mois à venir. - ajoute Monika Constant.

Les entreprises perdent des commandes mais les paiements ne sont pas bloqués

Le plus grand problème auquel les entrepreneurs ont été confrontés au cours des trois derniers mois a été l'annulation des commandes par les clients (51% des répondants l'ont déclaré). Par conséquent, les inquiétudes de la plupart des entreprises (50% d’entre elles), exprimées dans l'enquête du mois de mars et relatives aux annulation des commandes, se sont avérées exactes. Les retards de paiement des clients ou d'exécution des commandes ont finalement touché moins d'entreprises que ne le montraient les résultats de la première enquête (respectivement, 27% et 29% des réponses en juin, contre 56% et 41%, en mars). Seule la réduction de la production s'est avérée légèrement plus importante que prévu (28% de réponses en juin contre 21%, en mars). Les restrictions de circulation et la fermeture des frontières constituent un obstacle majeur à l'activité commerciale, en particulier pour les entreprises opérant sur de nombreux marchés, comme l'ont indiqué 38% des personnes interrogées. Cela était lié à la nécessité de gérer l'entreprise à distance, ainsi qu'à un problème de signature de documents ou de contrats.

La situation a été meilleure que prévu en matière de la logistique et du transport des marchandises. Près de la moitié des personnes interrogées n'ont pas fait état de l'impact de la COVID-19 dans ce domaine, ce qui représente une différence de près de 10% par rapport aux réponses données au début du mois de mars. Une entreprise sur trois a eu des problèmes de livraison de produits provenant des sous-fournisseurs polonais et étrangers. Les problèmes de transport en Pologne ou de ruptures de stocks ont été rencontrés que par une entreprise sur dix.

 

Réduction des coûts dans les entreprises au moins jusqu'à la fin de l'année

En raison de la baisse des ventes, les entreprises ont pris un certain nombre de mesures pour réduire les dépenses et les frais d'exploitation afin de maintenir la liquidité. 5% d’entre elles ont déjà réduit les dépenses non liées à leur activité principale, dans des domaines tels que le marketing, la publicité ou la formation, et près de 40% continueront à le faire dans les prochains mois. L'ampleur de ces réductions est significative, puisque dans près des deux tiers des cas, elles représentaient plus de 50% des budgets précédents. Les autres mesures prises par les entreprises sont : la suspension du recrutement (45% des personnes interrogées), des augmentations (37 %) et des primes (28%). 29% des entreprises se sont décidées à réduire les salaires de 5% à 20%, mais seulement 17% d’entre elles déclarent continuer cette démarche dans les mois à venir.

Les entreprises s'efforcent de maintenir l'emploi à tout prix et, malgré la baisse du chiffre d'affaires, les licenciements sont effectués en dernier recours. Jusqu'à présent, 15% des entreprises ont procédé à des suppressions d'emplois, le plus souvent entre 2 et 10% de tous les postes. La moitié des entreprises déclarent que l'épidémie a affecté leurs projets d’investissements en cours ou planifiés. La plupart d'entre eux ont été suspendus ou reportés à l'année prochaine. Il s’agit de projets d'expansion de l'entreprise, de la création de nouvelles succursales ou d’usines de production, mais aussi de l'achat de nouveaux équipements ou le développement des employés. Seuls les investissements qui sont déjà bien avancés ont une chance d'être réalisés.

Bien que, statistiquement, sept sur huit entreprises interrogées confirment que la pandémie de coronavirus a eu un impact négatif sur leurs activités, il est également clair qu'une grande partie d'entre elles ont bien géré la situation de crise. Relativement peu d'entreprises ont licencié des employés ou voient la nécessité de le faire. Au contraire, les entreprises ont tendance à se concentrer sur le maintien de leur activité principal, tout en cherchant à réaliser des économies dans d'autres domaines, comme le marketing. - affirme Dr. Lars Björn Gutheil, PDG et membre du conseil d'administration de la Chambre de commerce et d'industrie germano-polonaise.

Des perspectives encore peu optimistes mais pas pour tout le monde

Par rapport à l'enquête du mois de mars, davantage d'entreprises sont en mesure d'estimer l'ampleur de l'impact du coronavirus sur les résultats financiers annuels (en mars, plus de 60% des entreprises s'attendaient à ce que les résultats se détériorent mais n'ont pas pu estimer l’importance des pertes). Près d'un tiers des répondants déclarent une dégradation des résultats ne dépassant pas les 20% et une entreprise sur cinq s’attendent à ce que les pertes soient plus importantes. Par rapport au mois de mars, le pourcentage d'entreprises qui déclarent que leur résultat financier à la fin de l'année sera identique ou supérieur à celui de l’année dernière a augmenté (18% le déclaraient en juin, 6%, trois mois plus tôt). ¼ des entrepreneurs sont incapables de prédire quand leurs résultats reviendront « à la normale » et 31% supposent que cela ne se produira pas avant l'année prochaine.

Malgré ces pertes importantes, un certain optimisme peut toutefois être observé, au moins dans certains secteurs. Au début de la pandémie, la plupart des entrepreneurs ne savaient pas à quoi s’attendre et imaginaient que des scénarios noirs qui, comme le montre l’enquête, ne se sont pas produits. Il convient toutefois de souligner que certains répondants s'attendent à ce que la situation se détériore l'année prochaine. - constate Monika Constant, PDG de la CCIFP. 

Il y aura également des changements dans le cadre de l'organisation des entreprises. Plus de 80% des répondants déclarent l'introduction d'une plus grande flexibilité de travail, 56% des entreprises vont plus souvent participer à distance à des réunions ou conférences externes. La numérisation des services externes (32%) et internes (38 %) sera également plus rapide et les canaux de vente en ligne seront développés (26% des répondant le déclarent).

Les résultats de l'enquête de juin confirment que les Polonais aiment travailler à distance. Le pourcentage d'entreprises qui introduisent des formes de travail plus flexibles a augmenté de plus de 20% depuis le mois de mars. On constate également une plus grande volonté de numériser les services, ce qui favorisera le développement de nouveaux produits et solutions innovantes pour les entreprises. - déclare Joanna Jaroch-Pszeniczna, directrice adjointe de la CCIFP.

Près de la moitié des entreprises interrogées (48%) ont bénéficié d'un soutien dans le cadre du « bouclier anticrise ». Parmi elles, 43% des entrepreneurs ont évalué positivement l'aide accordée et, selon 54% d'entre eux, les solutions proposées ne répondaient pas à leurs attentes. Principalement, à cause des procédures compliquées, des règles peu claires ainsi que le long délai d'attente pour une décision.

Selon les entrepreneurs, de nombreux problèmes résultent de la gestion même de la crise au niveau national : des exigences trop strictes pour recevoir l’aide de l’Etat, des obstacles bureaucratiques ou, enfin, la fermeture des frontières - tout cela vient s’ajouter aux conséquences du coronavirus sur les affaires et oblige de nombreuses entreprises à se battre pour survivre. C'est pourquoi il est important d'optimiser le soutien aux entrepreneurs afin qu'ils puissent rapidement surmonter la crise et préserver les emplois. - estime le Dr Lars Björn Gutheil.

L'étude Survivre au COVID19 – l’impact de la pandémie sur l’activité des entreprises en Pologne a été réalisée par la Chambre de commerce France Pologne auprès des entreprises membres des chambres bilatérales appartenant au International Group of Chambers of Commerce (GICC) et a été adressée aux présidents, PDG et membres des conseils d'administration. Elle a réuni 189 entreprises opérant en Pologne, dont 26% sont polonaises, 16% - allemandes, 14% - françaises, 7% - américaines, 6% - suisses, 5% - autrichiennes et 26% - autres. La moitié des répondants représentaient des entreprises employant jusqu'à 50 personnes, 32% constituaient les entreprises moyennes (comptant de 51 à 500 employés) et 19%, des entreprises employant plus de 500 personnes. La plupart des répondants représentaient les secteurs : de l'industrie (13%), de la construction et de l'immobilier (13%), des services aux entreprises (12%), du conseil (8%), des services IT (7%) et du commerce et de la distribution (6%).

La Chambre de commerce France Pologne (CCIFP) regroupe plus de 450 entreprises à capitaux français et polonais et est l'une des chambres de commerce les plus actives en Pologne. L'objectif principal de la Chambre est de co-créer les meilleures conditions possibles pour l'investissement et le développement économique en Pologne, ainsi que de promouvoir les meilleures pratiques et solutions commerciales. L'année dernière, la CCIFP a réalisé cet objectif, entre autres, en organisant plus de 130 réunions de différentes formules. La CCIFP a été créée en avril 1994 à l'initiative d'entrepreneurs français et fait partie de l'Association des chambres de commerce et d'industrie françaises (CCIFI) qui regroupe 120 chambres françaises dans 90 pays. www.ccifp.pl

International Group of Chambers of Commerce (IGCC) www.inwestycjezagraniczne.com

CONTACT : Mariusz Kielich, Responsable communication à la CCIFP, mariusz.kielich@ccifp.pl, tél. 507 121 269

Documentation

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