Bilans d’évènement

L’Europe – notre fierté - récapitulation des Entretiens de Varsovie 2014

<p style="text-align: justify;">Comment est-elle, notre Europe commune ? Et comment devrait-elle être ? Est-ce désormais juste le « musée » d’une terre promise concentrée sur elle-même ? Ou alors, est-elle toujours une puissance politique et économique jouant les premiers violons dans un monde moderne, mondialisé ? Avons-nous toujours réellement besoin de l’Europe ? Les valeurs européennes communes, chéries tout au long de l’histoire millénaire du Vieux Continent, continuent-elles à nous unir, ou sont-elles déjà un élément de discorde ? Avons-nous une politique européenne commune sur des sujets de société tels que l’emploi, le chômage, la retraite, la famille, l’émigration ? Quels sont les défis européens dans le domaine de l’environnement et de l’énergie ? L’Europe a-t-elle besoin d’une politique industrielle homogène ? La mondialisation peut-elle être une opportunité pour l’Europe ? L’Europe peut-elle continuer à s’intégrer, à s’élargir ? D’ailleurs, peut-on encore aimer l’Europe ?</p>

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Voil?  juste quelques-unes des questions fondamentales posées lors de cette première édition des Entretiens de Varsovie. Les cinq panels, consacrés ?  des sujets ?  priori aussi différents que l’énergie, la démographie, l’industrie, la politique ou l’environnement, se sont ?  postériori avérés liés ?  la même question de fond : ?  une tentative de définition de ce que l’Europe est aujourd’hui et de ce qu’elle pourrait devenir dans le futur. Que ce soient des intellectuels, des hommes politiques, des entrepreneurs ou des étudiants, des Européens, principalement polonais et français, qui prenaient parole devant l’auditoire (près de 200 personnes ont écouté les panelistes au Château Royal), chacun d’entre eux présentait sa propre vision de l’Europe, conformément au mot d’ordre des entretiens :  ? Redéfinir l’Europe  ?. Les visions étaient diversifiées, des plus pessimistes, présentant une Europe allant ?  la catastrophe économique et menacée d’extrémismes de toutes sortes, jusqu’aux scénarios optimistes et même, comme l’a constaté l’un des participants, „utopiques”, d’une Europe humaniste et conquérante, qui trouvera sa place dans le monde mondialisé de nos jours. Le mot de  ? crise  ? revenait cependant dans toutes les interventions et dans tous les panels. Une crise de l’Europe elle-même, ou alors une crise que l’Europe peut et doit surmonter. Certains participants, les plus optimistes, rejetaient toutefois le mot de „crise” pour parler de „transformation inévitable”.

On a parlé d’une Europe – terre promise, on a même parlé de son „sex-appeal”, d’une Europe qui attire, impressionnante, toujours forte sur le plan politique et économique. D’un continent moderne, ouvert, rassemblant sous le drapeau de ses valeurs la majorité des 500 millions de ses citoyens. L’Europe a été qualifiée de  ? grand projet  ?, non seulement historique, mais également un projet d’avenir. On a cité des exemples de succès incontestables que l’Europe remportait et continue ?  remporter, de la propagation des droits de l’homme aux projets aérospatiaux communs, de la politique familiale dont la France est le champion au secteur des services. Sans parler du projet formidable, historique et politique qu’a été l’élargissement aux dix pays de l’Europe de l’Est, il y a dix années de cela, abolissant la logique de partage du Vieux Continent après la guerre.

La majorité des débats concernait cependant la manière dont l’Europe devait éviter les scénarios négatifs, c’est-? -dire une explosion qui en ferait un  ? nain  ? politique et économique face aux autres puissances, en particulier face aux nouvelles puissances asiatiques. Le seul fait de réfléchir sur cette question supposait que l’Europe se trouvait en situation de crise, stagnation et impuissance et que les européens tournaient le dos ?  l’Union européenne. Car même si l’Europe représente un quart du PIB et du commerce mondial, elle compte également 84 millions de personnes vivant dans la pauvreté et 26 millions de chômeurs, ce qui signifie que 100 millions de personnes pauvres vivent sur le continent qui nourrit l’ambition d’être la première puissance économique au monde. Le chômage massif n’est pas le seul problème de l’Europe. Une politique d’austérité rigoureuse, incompréhensible pour les citoyens, la crise de l’euro, la bureaucratie paralysante, le système bancaire dépravé selon certains, augmentent l’abîme qui sépare les élites pro-européennes et les nations indignées, qui se laissent de plus en plus tenter par les populistes anti-européens (on a entendu des avertissements que les populistes et nationalistes, tels que p.ex. le Front National français de Marine Le Pen, pourraient obtenir jusqu’?  25% des voix aux prochaines élections au Parlement européen). Du fait de l’égoïsme des différents Etats, la politique étrangère manque de pensée stratégique commune, en particulier concernant les relations avec la Russie. Bien qu’un nouvel élargissement ?  p.ex. l’Ukraine et la Turquie, semble impossible dans un horizon proche, l’Union européenne n’a pas d’idée comment proposer ne serait-ce qu’une offre d’adhésion partielle ?  ces pays, se limitant au cadre de la politique de voisinage ou du Partenariat Oriental. Pourtant, la signature d’un accord de libre échange commercial avec la Russie ne semble pas être quelque chose d’extravagant, sauf que l’Union n’y pense pas. Alors qu’elle aurait dû réfléchir sur ce qui pourrait être fait dans ce domaine ?  long terme, dans un horizon de 50 ans.

Concernant le commerce, l’Europe s’essouffle déj?  dans sa course contre la Chine, on réfléchit ?  une politique industrielle homogène, cependant selon la majorité des panelistes celle-ci est impossible et se limite ?  des questions de régulation. La  ? désindustrialisation  ? de l’Europe suit son cours, ce ?  quoi contribue justement la Chine, alors que l’esprit d’entreprise et les innovations des sociétés en Europe sont bridées par toute une série de régulations européennes. Raisonnant en catégories étatistes et centrales dans le domaine de la politique de l’énergie et du climat, l’Europe perd la bataille, se concentrant sur des discussions hystériques, p.ex. autour du gaz de schiste. En conséquence de tout cela, il est possible qu’aucun pays membre de l’Union européenne ne fasse partie du groupe G8 d’ici 30 ans.

La liste des problèmes de l’Europe semblait très longue. Quelles recettes proposait-on afin que l’Europe sorte de la crise, attrape un nouveau souffle et soit aimée ?

Certains participants parlaient de solidarité et d’unité, qui devront mettre fin aux égoïsmes nationaux des différents pays. Le besoin de créer des institutions adéquates, une sorte de  ? gouvernement européen  ? ayant un pouvoir politique et décisionnel réel, a été exprimé. L’un des panelistes proposait même le modèle d’une institution européenne inspirée de l’ONU, avec deux membres permanents et quatre par rotation. L’unité politique efficace mise ?  part, des actions communes sur le plan économique et social sont également nécessaires. Il faut en finir avec les  ? débats sans fin  ? au nom du politiquement correct et des principes fondateurs de l’Union européenne, sur lesquels par ailleurs certains participants ont proposé de commencer ?  fermer l’œil. On devra miser sur la compétitivité, l’innovation et l’esprit d’entreprise, plutôt que de multiplier des régulations et contraintes légales liant les mains aux entreprises, ou de se limiter au protectionnisme que l’Europe pratique malgré son discours libéral de façade. L’un des participants a constaté que l’Union européenne devait cesser les pratiques actuelles consistant ?  réduire le budget européen tout en investissant dans des domaines aussi anachroniques que l’agriculture. Elle devra également comprendre que les questions sociales, et en particulier la politique familiale, y compris l?  où se situent ses points de contact avec la politique économique et le monde des affaires, constituent l’une des priorités absolues et des sujets politiques de premier plan. Comprendre, que l’Europe vieillissante devra faire face ?  de nouveaux défis démographiques. Concernant la politique dans le domaine de l’énergie et du climat, elle devra bien évidemment mettre en œuvre un modèle de développement durable, mais il lui faudra changer la manière de penser – ce qui ne concerne d’ailleurs pas uniquement ce domaine-l?  – elle devra s’orienter vers les investissements, la recherche et le développement. A cet égard, on devra soutenir les petites et moyennes entreprises, qui donneront des emplois ?  l’Europe. L’éducation devrait miser sur les filières techniques, car les accents dans ce domaine ne sont actuellement pas mis de manière adéquate.

Les investissements, l’innovation et la flexibilité, voici les principales recommandations des participants aux débats. La bureaucratie, la lourdeur, l’impossibilité de s’adapter aux transformations au sein du monde mondialisé – voici les barrières auxquelles est confrontée la  ? vieille  ? Europe, qui devra devenir une  ? nouvelle  ? Europe.

De manière générale, on a été d’accord que la mondialisation ne devait pas forcément être une menace, mais qu’elle pouvait constituer un défi et une opportunité pour l’Europe. Le Vieux Continent saura-t-il cependant en profiter ? Il résultait des débats que l’expression „Vieux Continent” n’était déj?  plus d’actualité et que l’on devra cesser d’avoir un tel état d’esprit, car l’Europe doit renaitre. D’où le mot d’ordre de la première édition des Entretiens de Varsovie: redéfinir l’Europe. Car l’Europe mérite que l’on y croie. Tous les participants étaient d’accord l? -dessus, prêts ?  confirmer que „l’Europe est notre fierté ”.

COMPTE-RENDU DE TOUS LES DÉBATS >>>

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Entretiens de Varsovie 2014

Nous vous invitons le 15 novembre 2014  ?  la prochaine édition des entretiens de Varsovie qui seront consacrés  ?  "l’économie numérique".

Vous trouverez plus d'informations bientôt sur notre site internet.

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