Bilans d’évènement

Discussions sur l'Europe aux Entretiens de Varsovie

<p style="text-align: justify;">La première édition des Entretiens de Varsovie – conférence internationale accueillant d’éminents intellectuels, hommes politiques et représentants du milieu des affaires, des Français et des Polonais – s’est déroulée le 16 novembre dernier au Château Royal de Varsovie. La conférence était consacrée à l’avenir de l’Europe et aux défis auxquels celle-ci est confrontée.</p>

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Près de 200 invités ont participé aux Entretiens de Varsovie. Ils ont pu écouter au cours de cette journée cinq débats concernant les défis économiques, politiques et économiques auxquels l’Europe doit faire face. Parmi les panelistes, nous avons accueilli des personnalités telles que: Jose Maria Gil-Robles, ancien Président du Parlement européen, Jean Marie Cavada, vice président du Nouveau Centre et de l’UDI, président du Mouvement Européen-France, Włodzimierz Cimoszewicz, sénateur et ancien Premier-Ministre de Pologne, Laurent Joffrin, Rédacteur en Chef du Nouvel Observateur, Marcin Korolec, Ministre de l’Environnement, Aleksander Smolar, Président de la Fondation Stefan Batory, Paweł Kowal, député européen, ou encore Marek Kamiński, explorateur, conquéreur des deux Pôles.

La séance a été inaugurée par l’Ambassadeur de France Pierre Buhler, par Jérôme Chartier, chef de entretiens ?  l’abbaye de Royaumont, dont se sont inspirés les organisateurs du congrès varsovien, ainsi que par le sénateur Aleksander Pociej, chef du groupe parlementaire franco-polonais. Le sujet de leurs discours concernait la manière dont nous pouvions tous ensemble changer la situation de l’Europe, qui lutte depuis plusieurs années contre la crise économique.

Jean-Marie Cavada, député au Parlement européen et président du Mouvement européen-France, a parlé du rôle que jouait l’Union européenne dans la lutte contre ces problèmes. Il attirait l’attention sur la grande importance au niveau mondial de l’économie globale de l’ensemble des pays de l’UE. L’un des prédécesseurs de Jerzy Buzek au poste de président du PE, Jose Marie Gil-Robles, a présenté une nouvelle vision de l’histoire millénaire commune de l’Europe, ?  la lumière de la mondialisation et de l’essor de l’Internet.

Le débat sur la politique familiale et la lutte contre le chômage a suscité beaucoup d’émotions, y compris de grands applaudissements et des soupirs de désapprobation. – Nous devrions apprendre en Pologne ?  faire des compromis sur ces sujets, comme cela est le cas au Parlement européen – clamait le député Paweł Kowal. Pierre Jean Coulon du Comité socio-économique européen faisait part de plus de soixante-dix années d’expérience en matière de politique de soutien ?  la famille en France.

- Un débat sérieux sur la politique de soutien aux familles nous attend en Pologne – expliquait ?  son tour Jacek Męcina, vice-ministre de l’Emploi et de la politique sociale. Il a également beaucoup parlé du chômage, argumentant que la mobilité sociale en Pologne n’était pas suffisante. François Colombié, président du Conseil de Surveillance d’Auchan pour la Pologne, la Russie et l’Ukraine, nous encourageait ?  miser sur l’actionnariat salarié, constatant que chez Auchan, 93 % du personnel de l’entreprise étaient en même temps ses actionnaires.

Les participants du débat de la table ronde animée par Tomasz Lis ont discuté de la création en Europe de grandes entreprises mondiales. – J’ai le sentiment que nous faisons si souvent référence ?  Jean Monet ou ?  Jacques Delors, parce que nous sommes nous-mêmes impuissants face aux défis d’aujourd’hui - estimait le rédacteur en chef de "Newsweek". – C’était la phase infantile, aujourd’hui l’Europe est en phase sclérotique – a-t-il ajouté.

L’essence de la question posée par les organisateurs a été remise en cause par Fréderic Amoudru, président de BNP Paribas Polska. – Avons-nous besoin d’énormes entreprises ayant des sièges superbes ?  Varsovie, Londres ou Paris, mais leurs usines en Chine ? - demandait-il. – Aujourd’hui, nous avons besoin plutôt de sociétés de taille moyenne, générant des emplois en Europe – répondit-il ?  sa propre question. Il attirait également l’attention sur le fait que les accents étaient mal répartis dans le domaine de l’éducation, appelant ?  étudier dans des filières techniques.

La représentante de la jeune génération Anna Chaberek, étudiante ?  l’Ecole de Commerce de Varsovie (SGH), expliquait que cela se passait sous l’influence des plus anciennes générations. – Il y a encore 10 ans, on nous disait que nous devions étudier, les finances de préférence, car c’était si ouest-européen. Aujourd’hui cela est déj?  en train de changer et de plus en plus de personnes suivent des filières techniques, mais ce processus va encore prendre pas mal de temps – affirmait-elle.

Selon Isabelle Benoliel, ancienne Directrice de la DG Concurrence de la Commission européenne, nous devrions savoir apprécier l’intégration malgré les difficultés, car c’est elle qui nous a permis de survivre ?  la crise. – Sans l’euro, le mark allemand aurait peut-être survécu ?  la crise. Mais qu’en aurait-il été du franc, des autres monnaies ? – alarmait-elle. Elle félicitait également les Polonais pour leur grand enthousiasme pour l’idée de l’intégration.

Une nouvelle vision de la lutte contre la pauvreté en Europe a été présentée par Bernard Nadoulek, philosophe et consultant en stratégie. – Nous avons 100 millions de pauvres en Europe. Imaginez la croissance du marché s’ils pouvaient consommer – a-t-il dit. Et il a présenté sa recette. – Il faut automatiser tous les travaux répétitifs – a-t-il constaté. Il a cité l’exemple d’une usine textile chinoise qui n’emploie que quelques personnes s’occupant de la maintenance des machines.

Les intervenants au panel animé par Wawrzyniec Smoczyński de Polityka Insight ont débattu des avantages et inconvénients de l’intégration et de l’élargissement de l’Union européenne. Claude Fischer, présidente de l’association Confrontations Europe, a lancé un appel ?  une intégration plus poussée en Europe. – Nous devons élaborer un nouvel accord européen. L’autre était bon, mais les circonstances ont évolué et nous avons besoin d’un accord différent, basé sur l’intégration politique – expliquait-elle, demandant l’abandon d’une partie de la souveraineté au profit de l’Union européenne.

Yves Berthelot, président de l’Organisation Mondiale Contre la Torture, réclamait de grandes concertations, et non l’imposition de la volonté de quiconque. – Nous ne pouvons pas imposer nos règles aux autres, nous devons d’abord en convenir avec eux, et ne demander le respect de ces règles qu’après – a-t-il remarqué.

Selon l’ancien premier-ministre Włodzimierz Cimoszewicz, nous devrions abandonner la vision idéaliste de l’intégration. – Nous nous demandons comment tomber amoureux de l’Europe. Eh bien, comme la vie nous l’enseigne, le fait de tomber amoureux ne se décrète pas. Par contre, on peut définir ses propres intérêts et c’est l? -dessus que nous devrions nous concentrer – proposait le sénateur.

C’est sur un ton similaire ?  celui de Claude Fisher que s’exprimait Aleksander Smolar, président de la Fondation Batory. – L’Union a été créée pour répondre ?  des menaces qui sont aujourd’hui révolues. Elles se sont évanouies en 1989 lorsque la menace de la guerre ou de généralisation du totalitarisme en Europe a disparu – remarqua-t-il.

La renaissance des Etats pourrait faire partie du nouvel accord – c’est ce qui résulte des propos de Michel Guenaire, juriste et auteur du livre "Le retour des Etats ". – Nous ne vivons pas une crise aujourd’hui, mais tout simplement une période d’évolutions intenses. Certaines régions du monde s’organisent de manière dure et réaliste. C’est la fin de 30 années de mondialisation et les Etats se mettent au premier plan – voil?  son diagnostic.

En récapitulant la première édition des Entretiens de Varsovie, Maciej Witucki, Président de la CCIFP, a attiré l’attention sur les différentes approches et les différents points de vue que représentaient les panelistes venus de France et de Pologne. La valeur se crée justement ?  travers ces différences. La valeur des différents pays au sein d’une Europe unique donne une richesse de visions dont nous ne devons pas avoir peur – a souligné Witucki. Il a également remercié toutes les personnes qui ont contribué ?  l’élaboration de ce projet, en particulier M. Jérôme Chartier, président des Entretiens de Royaumont, Christophe Dubus et Bertrand Jannet, Vice-présidents de la CCIFP ainsi que Aleksander Pociej, sénateur de la République de Pologne. Il a également invité tous les participants ?  l’édition suivante des Entretiens de Varsovie, qui aura lieu l’année prochaine.

De vastes fragments provenant du portail natemat.pl (http://natemat.pl/82255,francja-i-polska-razem-dla-europy-na-pierwszych-spotkaniach-warszawskich-zastanawiano-sie-jak-walczyc-z-kryzysem) ont été utilisés pour réaliser le présent compte-rendu.

PHOTOS :

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