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COVID-19 a fortement affecté les dépenses des ménages en matière de services

COVID-19 a fortement affecté les dépenses des ménages en matière de services

Les données publiées la semaine dernière indiquaient une chute des ventes du commerce de détail en mars (cf. MAKROpuls du 22.04.2020). Le principal facteur ayant contribué à la baisse des ventes au détail a été la fermeture des écoles et des centres commerciaux à la mi-mars, dans le cadre des restrictions gouvernementales visant à freiner la propagation de l'épidémie de COVID-19. Il convient de rappeler que les données sur les ventes au détail ne représentent pas la consommation totale des ménages, mais les dépenses en biens effectuées dans certains magasins (entreprises de plus de 9 salariés) et excluent complètement les dépenses en services.

Les informations sur la consommation au premier trimestre ne seront publiées qu'à la fin du mois de mai et les données du deuxième trimestre, en août. Dans les conditions actuelles, qui évoluent de manière dynamique, il est nécessaire d'utiliser d'autres données afin d'évaluer plus rapidement les tendances de la consommation privée en Pologne. À cette fin, nous avons utilisé les données relatives aux paiements effectués par les clients individuels de notre banque. Sur la base de données collectées sur les transactions individuelles par carte de paiement et par BLIK, nous sommes en mesure de suivre les dépenses de consommation des Polonais en temps réel. À cette fin, nous avons utilisé les données relatives aux paiements effectués par les clients individuels de notre banque. Sur la base de données collectées sur les transactions individuelles réalisées par carte bancaire et par BLIK, nous sommes en mesure de suivre les dépenses de consommation des Polonais en temps réel. Il convient de rappeler que ces données ne reflètent qu'une partie des dépenses des ménages. Nous ne prenons en compte que nos clients et n'incluons pas les virements et les paiements en espèces. Malgré ces contraintes, les données mentionnées ci-dessus montrent une forte corrélation avec les données officielles de l'Office Central des Statistiques dans le domaine des ventes du commerce de détail et de la consommation privée.

En analysant la valeur totale des transactions de tous les clients individuels au cours des semaines suivantes, on peut constater qu'après une augmentation temporaire des dépenses au cours de la deuxième semaine de mars (liées au faite de création de réserves par les ménages) , la troisième semaine de mars a connu une baisse significative (d'environ 20% par rapport à la valeur hebdomadaire moyenne de février). La valeur totale des transactions est restée à ce niveau sensiblement inférieur également au cours des deux semaines suivantes. Ce n'est que pendant la semaine précédant  les fêtes de Pâques, en raison d'une augmentation des achats,  qu'un chiffre d'affaires similaire à celui de février a été enregistré. Dans la semaine qui a suivi Pâques, la valeur totale des transactions a de nouveau diminué et était inférieure de 28% à la moyenne de février (ce résultat est dû au lundi de Pâques).

Les données relatives aux paiement effectués par cartes bancaires ou au moyen des transactions par BLIK permettent une analyse approfondie des tendances d'achat. Chaque transaction est décrite par un code MCC (Merchant Category Code). Il s'agit d'une désignation donnée à une entreprise opérant dans un secteur donné lors de l'installation d'un terminal de paiement au moyen de cartes d'un des opérateurs mondiaux (Mastercard, Visa et American Express).

L'existence de plusieurs centaines de codes MCC permet une classification précise du type de dépenses. La première étape de notre analyse consistait à la division des codes MCC entre ceux qui concernent les produits et les services. Après l'introduction de restrictions par le gouvernement, les dépenses en biens ont diminué dans une mesure beaucoup plus faible (d'environ 10% au cours de la deuxième moitié du mois de mars) que la consommation de services, qui a enregistré une baisse de 30 à 40% à la même période.

Des écarts similaires entre les deux segments de vente ont également été observés dans les semaines suivantes. Cela confirme notre évaluation (cf. MAKROpuls du 22.04.2020) selon laquelle la mobilité réduite des ménages et l'offre limitée de nombreux services résultant des mesures prises par le gouvernement pour lutter contre l'épidémie, contribueront à une baisse de la consommation plus forte que celle des ventes au détail.

Les données sur les opérations de paiement ventilées par code MCC permettent une évaluation simplifiée de l'impact des restrictions gouvernementales sur la situation financière des différents secteurs (voir graphique). L'arrêt du trafic aérien a contribué à la réduction à zéro des dépenses dans la catégorie "compagnies aériennes" - elles ont diminué de 97% (par rapport aux trois premières semaines d'avril et de février). Les fermetures d'hôtels ont eu un effet similaire, avec une diminution de 96% du total des transactions. Les dépenses pour les salons de coiffure (en baisse de 95%), pour les salons de beauté (85%) et les salons de massage (94%) ont également baissé pratiquement à zéro. La fermeture des centres commerciaux et l'interdiction de se réunir se sont traduites par une diminution de 83% des dépenses en "divertissement" (y compris les cinémas, concerts et autres lieux de loisirs et divertissement) et de 76% en "vêtements". Les restaurants et autres établissements de restauration, qui peuvent toujours réaliser les commandes avec livraison ou à emporter, ont moins souffert : la valeur des transactions a diminué de 70% par rapport à février.

Les entreprises qui vendent des produits de nettoyage et des biens numériques (jeux informatiques, applications, musique, films, etc.) se sont avérées être les leaders incontestables en termes de chiffre d'affaires croissant pendant l'épidémie. Ces dépenses ont augmenté de plus de la moitié au cours des trois premières semaines par rapport à la même période du mois de février. Une augmentation plus faible de la valeur des transactions a été enregistrée dans le cas des magasins de détail, de gros et spécialisés (d'environ 20%), ce qui est en partie lié à l'augmentation de l'activité d'achat due aux vacances de Pâques. Le tableau de la page suivante présente une évolution détaillée de la valeur des transactions effectuées par carte bancaire et par BLIK, ventilées en un plus grand nombre de catégories.

Les données sur les transactions du mois d'avril confirment nos prévisions concernant la consommation privée annuelle. Même en supposant que la volonté des ménages de consommer va progressivement augmenter en mai et juin, et que nous pouvons nous attendre à l'assouplissement progressif des restrictions, nous prévoyons qu'en moyenne, au deuxième trimestre, nous assisterons à une baisse annuelle de 20% de la consommation. À la fin du deuxième trimestre, les coiffeurs, les esthéticiennes, les restaurants et les centres commerciaux devraient déjà ré-ouvrir, mais en raison des craintes de contagion, les dépenses des ménages à ces fins seront nettement inférieures à celles d'il y a un an. Ainsi, nous nous attendons à ce que la consommation privée diminue de 6,7% en moyenne par an cette année, par rapport à 2019.

Le prochain rapport sur l'impact du COVID-19 sur les dépenses de consommation des ménages réalisées au moyen de cartes bancaires et BLIK sera présenté dans la seconde moitié du mois de mai.

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Ce rapport a été préparé au meilleur des connaissances des auteurs, en utilisant des informations provenant de sources fiables. Il ne peut être utilisé comme recommandation pour les transactions. Les tarifs indiqués dans le matériel sont donnés à titre indicatif. Credit Agricole Bank Polska S.A. n'est pas responsable du contenu des commentaires et opinions publiés.

Jakub BOROWSKI, Économiste en chef, Żwirki i Wigury ul. Żwirki i Wigury 18a, 02-092 Warszawa tel.: +48 22 573 18 40 e-mail: jakub.borowski@credit-agricole.pl

Romain RVEL, Chef de la division "Entreprises", Head of Corporate Clients Division, ul. Żwirki i Wigury 18a, 02-092 Warszawa tel.:+48 22 434 30 82 e-mail: rrevel@credit-agricole.pl

 

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