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Veille économique - Pologne
Le bilan épidémiologique s’élève à 1289 personnes contaminées et 16 décès au 27 mars. Le Ministère de la santé indiquait le 11 mars que le pays disposait de 10 000 respirateurs et 7 000 lits pour les soins intensifs. Au niveau de diffusion actuel du COVID-19, les besoins sont couverts mais de fortes craintes s’expriment sur la capacité d’un système de santé largement sous-financé ces dernières années et en manque de personnel soignant. Les capacités de tests par jour restent insuffisantes (4 100 contre 23 000 en Allemagne).
La Pologne est en état d’urgence épidémiologique, depuis le 12 mars, et a pris des mesures de fermes pour prévenir la multiplication des cas (fermeture des établissements scolaires et centre commerciaux, interdiction des rassemblements de plus de 50 personnes, restriction des déplacements, fermeture des frontières aux étrangers, suspension des connexions aériennes et ferroviaires internationales).
En dépit du rebond de l’inflation en février (+4,7%), la Banque centrale polonaise (NBP) a décidé de donner la priorité au soutien de l’activité économique à travers la mise en place de plusieurs mesures :
o Baisse des taux directeurs de 50 points de base (de 1,5% à 1%), 1ère baisse en cinq ans.
o Injection de 7,3 Mds PLN de liquidité via des opérations de "repo" (repurchase agreement)
o Réduction du ratio de réserve obligatoire des banques de 3,5% à 0,5%.
o 1er rachat d’obligations du Trésor sur le marché secondaire, sur un montant de 620 M d’euros. Le montant de rachat reste faible compte tenu de l'offre limitée des détenteurs des obligations polonaises.
Vu les mesures budgétaires exceptionnelles, la dégradation du déficit public, prévu initialement à 1,1% du PIB, semble inévitable. Certaines prévisions, par définition imparfaites car la durée de la crise est inconnue, font état d'une dégradation du compte public à un niveau de -6,5% du PIB.
Les entreprises françaises présentes en Pologne ressentent d'ores et déjà les effets de la crise, 80% des entreprises interrogées par la Chambre de Commerce et d'Industrie France Pologne (CCIFP) ont enregistré une baisse de leurs ventes et 62% sont confrontées à une augmentation de l'absentéisme des employés. 90% des entreprises prévoient une détérioration des résultats financiers à la fin de l'année.
Suite à la fermeture des principaux constructeurs automobiles européens (PSA, Volkswagen, FCA), leurs fournisseurs sont également contraints de limiter ou suspendre leur production.
L'association des entreprises du secteur privé Konfederacja Lewiatan estime que sans des mesures adéquates du gouvernement en faveur de l'emploi salarié, le taux de chômage qui ressortait fin février à 5,5% de la population active, pourrait presque doubler dans les mois à venir. Parmi les secteurs les plus menacés se trouvent le secteur hôtelier et le secteur du tourisme.
Le zloty s’est déprécié contre l’euro de 6,4% depuis le début de l’année et a atteint un point bas à 4,62 le 23 mars. En parallèle, la Bourse de Varsovie (GPW) a vu son principal indice WIG 20 chuté de plus de 30% depuis le début de l’année. Le 12 mars dernier, la GPW a vécu la pire journée de son histoire en subissant un effondrement de WIG20 de 13,3%.
Service Economique Régional