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La veille mensuelle du 27 mars des Etats d'Europe centrale et balte

Le bilan épidémiologique en Europe s’élève à plus de 300 000 personnes contaminées et plus de 17 000 personnes décédées au 27 mars. L’Italie paie le plus lourd tribut avec plus de 86 000 cas confirmés et plus de 9 000 décès, suivi de l’Espagne (64 000 cas et près de 5 000 décès), de l’Allemagne (42 000, 250) et de la France (32 964 cas et 1 995 décès).

L’UE ne dispose que d’une compétence d’appui et s’attache donc à coordonner au mieux l’action des Etats membres. L’UE jouit d’une marge de manoeuvre réduite dans le domaine des politiques de santé qui restent une compétence nationale. Elle est cependant souvent sollicitée au niveau de la coordination des politiques, surtout dans les zones frontalières.

Face à cette crise sanitaire, tous les Etats membres de l’Union Européenne ont pris des mesures extraordinaires pour endiguer et ralentir la propagation du virus avec une limitation des déplacements et le renforcement du contrôle des frontières extérieures. Des contrôles temporaires aux frontières intérieures ont aussi été mis en place mais rallongent cependant parfois les temps d’attente. La Commission européenne a appelé à des fermetures « coordonnées, proportionnées et efficaces » pour ne pas menacer les chaînes de distribution et d’approvisionnement des magasins. De plus en plus de pays adoptent la stratégie de confinement à l’italienne. La plupart des gouvernements européens se sont engagés à augmenter les dépenses de santé pour assurer la stabilité de leur système de santé. L’Allemagne a par exemple accordé 3,5 Mds d’euros supplémentaires dans son système de santé. Le gouvernement polonais a quant à lui alloué 1,7 Mds d’euros, soit 3% de son plan anticrise.

La proposition de la Commission concernant l'initiative d'investissement en réaction au coronavirus prévoira 37 Mds d'euros d'investissements au titre de la politique de cohésion pour faire face aux conséquences de la crise. Grâce à la modification qu'il est proposé d'apporter au Fonds de solidarité de l'UE, ce dernier pourra également être utilisé dans les situations d'urgence de santé publique telles que l'épidémie de COVID-19.

La Commission européenne a autorisé à déroger aux règles prévues dans le pacte de stabilité1 et de croissance pour fournir davantage de flexibilité aux états membres à soutenir leur économie. La plupart des états membres ont annoncé des plans de soutien à l’économie qui incluent souvent des garanties de crédit ainsi que des programmes de soutien du revenu et de l’emploi. Plusieurs banques privées anticipent une augmentation des déficits de l’ordre de 6% du PIB de la zone euro. Si l’on combine l’augmentation des déficits et la réduction du PIB, le niveau de dette des gouvernements devraient fortement augmenter JPMorgan anticipe une hausse du niveau de dette des gouvernements de 7,5% en moyenne.

Concernant le marché du travail, la majorité des gouvernements européens propose de financer une grande partie des salaires des employés afin de limiter les licenciements et permettre une reprise plus rapide, une fois la crise passée. Cette politique menée s’oppose à celle des Etats-Unis où l’angle d’approche adopté a été une augmentation des allocations pour les chômeurs ou des allocations supplémentaires directement versées aux ménages.

De nombreuses banques européennes ont décidé d’abaisser leur taux directeur ou d’injecter des liquidités afin que le système bancaire puisse continuer à soutenir les entreprises et plus particulièrement les PME. La BCE a choisi de ne pas réduire ses taux d’intérêt mais a cependant annoncé une série de mesures (« pandemic emergency purchase programme ») qui devraient aider le système financier. Il s'agit d'un vaste plan de rachats d'actifs de près de 1 000 Mds d'euros pour soutenir les entreprises en difficulté pendant cette pandémie. La BCE a aussi officiellement décidé de faire sauter la limite de 33% qu'elle se fixait pour les rachats des dettes d'un pays. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a réitéré les propose de son prédécesseur Mario Draghi, en affirmant qu’elleferait « tout ce qui est nécessaire dans le cadre de son mandat pour aider la zone euro à surmonter cette crise ». D’autres outils non conventionnels seront amenés à être étudié comme la « monnaie hélicoptère ».

L’indice PMI composite en zone euro a plongé de 31,4 à 20,1 points au mois de mars, en-dessous du niveau qu’il avait atteint durant la crise de 2008-2009. Cette chute est principalement due à une baisse des nouvelles commandes domestiques et à l’effondrement des nouvelles commandes à l’export. Les indices de confiance sont également en chute libre, notamment l’indice de la production future qui a baissé de 24,7 points. Le secteur des services semble être davantage impacté que le secteur manufacturier. On note cependant une progression dans les secteurs de la pharmaceutique et de l’alimentation.

La France est l’un des premiers pays européens à avoir publié l’impact détaillé du COVID-19 sur son économie. D’après l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), le niveau d’activité économique ainsi que la consommation des ménages sont inférieurs de 35% à leur niveau habituel. Les secteurs de l’agriculture et de l’industrie agroalimentaire semblent fonctionner normalement. Les services sont cependant particulièrement touchés, notamment l’hôtellerie, la restauration et les transports. Le secteur de la construction souffre également particulièrement de la situation.

Service Economique Régional

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